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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
16 décembre 2014

Crise systémique globale 2015

Source LEAP/2020

Depuis près de deux ans en combinant divers angles (spéculatifs, géopolitiques, technologiques, économiques, stratégiques, monétaires...), LEAP anticipe une crise majeure de tout le secteur pétrolier. Aujourd'hui, plus personne ne doute du fait que l'on y est bien, il est bon donc d'anticiper les conséquences de cette véritable bombe atomique qui commence à souffler tous les piliers de l'ancien système : monnaie internationale telle qu'on l'a connue, marchés financiers tels qu'on les a connus, Etats-Unis tels qu'on les a connus, alliance occidentale telle qu'on l'a connue, gouvernance mondiale telle qu'on l'a connue, démocratie telle qu"on l'a connue, etc...

"La fin de l'Occident tel qu'on le connait depuis 1945"

Faisons un retour sur l'anticipation historique, celle de Franck Biancheri en février 2006, qui annonçait le déclenchement d'une crise systémique globale sous le titre La fin de l'Occident tel qu'on le connaît depuis 1945 ( source : LEAP/2020 15 février 2006) .  Ce monde occidental aura donc mis neuf ans à s'effondrer...durant ces neuf années LEAP a fait oeuvre de pédagogie de la crise dans le but de contribuer à relever toutes les solutions qui existaient pour en sortir le plus rapidement et le moins douloureusement possible. Apparemment en dehors du travail effectué par les BRICS qui, comme anticipé, ont abattu une tâche énorme pour poser les fondements du monde de demain, le monde occidental, quant à lui, a bien fait ici et là quelques efforts, mais en cette fin, et à l'issue de l'énorme déstabilisation causée par le crash des relations euro-russes dans la crise ukrainienne, il est bien difficile de se projeter dans un scénario positif pour l'année à venir.

 2015 va pourtant consacrer l'effondrement complet du monde occidental tel qu'on l'a connu depuis 1945. Ce sera un gigantesque ouragan qui va souffler et faire tanguer la planète entière, mais les points de ruptures se situent dans le "Port de l' Occident", qui n'est plus un port depuis longtemps, mais va clairement se révéler en  avoir été l'oeil du cyclone. Alors que certains bateaux tentaient de prendre le large, la crise ukrainienne a eu pour effet d'en ramener une partie au port et de les ré-amarrer fermement. Malheureusement, c'est le port lui-même qui secoue les bateaux et ce sont ceux dont les amarres sont les plus solides qui casseront les premiers :  L'europe au premier plan, mais plus encore Israël, les marchés financiers et la gouvernance mondiale.

La paix est bien entendu en jeu, une paix qui n'est d'ailleurs plus qu'un vain mot. Demandez à la Chine, à l'Inde, au Brésil, à l' Iran etc...si l'Occident véhicule encore une quelconque image de paix. Quant aux valeurs démocratiques, ce que nous en montrons fait plus office de repoussoir que de modèle...au point que le principe universel de démocratie est relégué au rang des concepts culturellement relativisables et finit par servir les agendas anti-démocratiques de tout acabit, en Europe et ailleurs.

La crise pétrolière est systémique parce qu'elle est liée à la fin de l'ère du tout-pétrole.

De manière très résumée, et afin de faire ressortir la nature systémique de cette crise, c'est le système de gouvernance mondiale du marché du pétrole, l' OPEP,, qui a été mis à mal. Les États-Unis qui en étaient les maîtres jusqu'en 2005 environ, ont vu arriver les émergents dont les niveaux de consommation en faisaient inévitablement des co-maîtres.(2005 constitue une date récurrente dès qu'on analyse la hausse à l'aune de la consommation des émergents au lieu de celle des aléas de la géopolitique moyen-orientale, et de manière générale dès qu'on observe la montée en puissance des émergents).

Il aurait fallu bien sûr acter ce changement par une réforme du système antérieur de gouvernance pour mettre tout le monde dans le même club. Au lieu de cela, effrayé à l'idée d'une augmentation des cours du pétrole à laquelle l'économie américaine, totalement dépendante de cette matière première (contrairement à l' Europe) faute d'avoir investi de manière significative et coordonnée dans les énergies renouvelables, était incapable de résister, les Etats-Unis ont décidé d briser toute logique de coordination mondiale en créant un marché concurrent, le marché du schiste.destiné à faire baisser les prix. On sait à quoi aboutit généralement la compétition en matière d'accès aux ressources énergétiques...L'Europe , au moins, est censé le savoir.

A cette rupture de tendance, se combine une autre tendance lourde, bien peu évoquée actuellement dans les médias, celle de la fin du pétrole comme source principale d'énergie de l'économie mondiale. Et c'est ce deuxième facteur qui rend la situation totalement incontrôlable. Les cours dévissent parce que l'ère du pétrole se termine et personne n'y peut rien. La Chine se prépare un parc automobile tout-électrique, et, ce faisant, fera passer le parc automobile mondial au tout-électrique- une fois que la technologie sera au point et que la massification sera inéluctable, tout le monde passera alors à l'électrique.

La mise en perspective du "pic pétrolier" a permis d'éviter le problème. Peur d'une pénurie et d'une explosion des prix, bonnes et mauvaises stratégies de contournement, le tout combiné à un énorme ralentissement économique et, en point d'orgue, un agenda écologique dont on notera la reprise active depuis cette année, et le monde est "prêt" à clore l'ère pétrole...A ceci près que les acteurs existentielle-ment liés à cette matière première vont se faire violemment entendre avant de disparaître.

Ne pas se méprendre, le pétrole continuera encore longtemps à être utilisé pour faire tourner moteurs et usines du monde ( il a même à nouveau de nombreuses années devant lui puisque le risque de pénurie est ainsi repoussé de plusieurs décennies), mais "l'ère" du pétrole souverain se termine et cela constitue bien sûr un changement systémique.

Les conséquences de la crise systémique pétrolière se feront sur les marchés financiers, qui ont bien "résisté" à six longue années de crise, étouffant dans leurs bras mécaniques l'économie réelle et prouvant à quel point ils étaient le noeud du problème, et ne survivront pas en l'état au choc que s'apprêtent à encaisser d'une part l'industrie pétrolière, acteur central, et d'autre part le dollar, outil principal de la planète-finance. Mais d'autres bombes sont prêtes à exploser...comme si celles-ci ne suffisait pas ...

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