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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
2 novembre 2014

La fin de l'argent et la déflation mondiale

 

Source : Forum de Genève

La déflation mondiale a deux causes principales :

-1 La mondialisation sauvage qui pousse mécaniquement à la baisse permanente de la plupart des prix et des salaires comme au chômage de masse, donc à la faiblesse structurelle de la consommation, et

-2 La politique keynésienne des banques centrales qui, orientant l'essentiel de la création monétaire vers les actifs boursiers spéculatifs pour entretenir "l'effet richesse" au profit des institutions financières et du 1% des plus riches, conduit à la chute structurelle de l'investissement productif.

Le libre-échange mondialisé et la disparition de la liquidité dans l'économie réelle, nourrissant en effet la stagnation de la plupart des économies, ne sont pas seulement déflationnistes mais vont vraisemblablement aussi conduire à la fin de l'argent, ainsi que le traduisent déjà les effondrements du multiplicateur de crédit et de la vitesse de circulation de la monnaie. C'est-à-dire à une crise du crédit et d'assèchement de la liquidité ,et donc à la disparition durable de l'inflation. (70% de la création monétaire totale dans le Système monétaire actuel provenant des banques privées via leur octroi de crédit, ce qui explique que l'arrêt de la demande de crédit par les particuliers et les entreprises est mortel pour l'économie !).

L'inflation est toujours de nature monétaire et non pas liée à la hausse de tel ou tel bien ou service. Des sociétés sans monnaie, dans lesquelles les paiements et l'épargne se feront par signes monétaires électroniques, vont se généraliser à l'instar de la Suède qui vient d'entrer presque complètement dans ce processus. Tout cela obligeant les détenteurs d'actifs à repenser le processus de placement de leur patrimoine encore disponible mais qui va s'évanouir progressivement s'ils restent inactifs.

Dans un tel scénario, les prix des métaux précieux (dont la confication par la plupart des Etats hyper-endettés est à terme inéluctable) et des principaux actifs réels ( matières premières) puis semi-réels (actions) chuteront, ainsi qu'ils ont commencé à le faire, au fur et à mesure que les populations et les investisseurs privés comme les institutionnels verront leurs disponibilités liquides (leur cash et leur épargne à vue) disparaître ou se placer en masse dans des actifs obligataires d'Etat , (dont la détention croissante est rendue obligatoire par les réglementations prudentielles de Bâle III), qui continueront leur hausse puisque ce n'est plus pour le taux d'intérêt très faible qu'ils servent mais pour le gain en capital qu'ils permettent qu'on les achètera.

Inutile de dire que les principales monnaies étatiques actuelles deviendront alors obsolètes au profit d'instruments électroniques dématérialisés que les Etats et les banques centrales confisqueront parce qu'ils en deviendront les seuls émetteurs monopolistiques (ne serait-ce que pour leur permettre d'exercer leur répression fiscale et de traquer l"argent noir"). C'est donc vers un totalitarisme monétaire radical, le "Big Brother" généralisé, de nature à accroître encore la répression financière et à supprimer tout marché libre, que l'on va vraisemblablement. Peu de pays (la Suisse peut-être) pourront l'éviter, à la condition que leurs peuples sachent préserver le plus possible leur indépendance nationale.

Quant au libre-échange, il ne peut être bénéfique pour tous que s'il s'exerce dans des conditions suffisantes de stabilité monétaire entre pays dont les écarts de développement et de salaires sont modérés. Et pour ce qui concerne la politique de l'offre, que l'UE s'obstine à mettre en place (le pitoyable F.Hollande en France particulièrement), elle est destructrice lorsqu'il n'y a presque plus de demande ni intérieure ni internationale comme actuellement. Ramener les salaires européens et américains pour accroître leur compétitivité au niveau de ceux des plus pauvres des pays émergents dans le cadre de fluctuations monétaires internationales considérables non maîtrisables, l'Europe traînant au surplus le boulet de l'euro, ruinera le monde entier...ainsi que le Prix Nobel d'économie Maurice Allais l'avait démontré.

Il n'y a que deux façons d'éviter une telle régression de la liberté s'accompagnant d'une stagnation économique séculaire et de drames sociaux dont la traduction politique sera explosive, c'est :

-1 de limiter le libre-échange mondialisé via un protectionnisme coopératif raisonnable (par la suppression de l'OMC et le rejet des accords en cours de négociation comme le Traité Transatlantique entre les USA et l'UE de façon à permettre aux Etats de protéger leurs économies).

-2 d'en finir avec les banques centrales "indépendantes" c'est-à-dire incontrôlables et omnipotentes, FED, BCE,BOJ, etc..(par le rétablissement d'un Système monétaire dans lequel la création de monnaie  - gagée sur un actif réel ou tout autre référentiel commun - serait décentralisée en fonction de la seule demande de ses utilisateurs, ce qui suppose aussi de séparer les activités des banques privées de dépôt et d'affaire pour que les institutions "too big to fail" ne contaminent plus l'ensemble de la finance mondiale). On peut toujours rêver...Beaucoup d'économistes de talent se sont essayés à mettre en place ce type de réformes pendant des années sans aucun résultat.

Ce n'est donc qu'après la récession mondiale qui va entrer dans une phase critique, dont les QE (que les banques centrales occidentales n'ont plus les moyens de continuer) n'ont fait que repousser et aggraver l'issue ainsi que les stress tests fantaisistes (parce que ne prenant pas en compte la déflation, ni les produits dérivés) en Europe le démontrent, que l'on peut espérer l'inévitable remise en ordre de la "planète économique et financière" s'il reste alors encore quelque chose à sauver. La FED a mis un terme à son QE, la zone euro ne peut pas en faire un vrai puisque l'achat en direct d'obligations souveraines de ses Etats membres est interdit par les traités et que l' Allemagne refusera de payer la note.

Quant au Japon son QE - même augmenté à l'infini - n' a plus aucune chance de produire quoi que ce soit d'autre que l'effondrement du yen, et une bulle temporaire des actions destinée à exploser, c'est-à-dire à terme la ruine de la population japonaise. Le gouverneur Kuroda et le premier ministre Abe sont devenus fous et le FMI qui devrait les calmer ne fait rien ! C'est le massacre (volontaire) du yen !

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