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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
4 juin 2014

Crise de la gouvernance européenne : divorce dirigeants/peuples (1)

Le scénario est sombre, il est dû à la crise ukrainienne qui a enclenché un "déraillement" de l' Europe hors des voies d'avenir, de paix, d'indépendance et de démocratie. (Par LEAP/2020)

Franck Biancheri, (décédé en octobre 2012), avait décrit les différentes étapes de la crise ainsi :

1. Crise de confiance dans le dollar

2. Crise des déséquilibres financiers US

3. Crise pétrolière

4. Crise du leadership américain

5. Crise du monde arabo-musulman

6. Crise de la gouvernance mondiale

7.  Crise de la gouvernance européenne

Le fait est que c'est bien dans cette dernière étape que nous nous situons. Et, depuis plusieurs mois déjà, il existe une piste à la crise politique qui frappe l' Europe : elle se situe du côté de l' Euroland.

Autant les étapes précédentes s'enchainent les unes aux autres, autant selon la nature du dénouement de cette dernière étape, des scénarii différents s'ouvrent pour la suite des événements. L'UE va-t-elle imposer son effondrement ou les logiques d'avenir eurolandaises parviendront-elles à trouver leur chemin ?

L'Europe à la croisée des chemins a pris la mauvais

LEAP préconise depuis fort longtemps déjà un rapprochement Euro-BRICS comme condition d'une coopération non-conflictuelle entre les différents pôles mondiaux. Mais aujourd'hui, l' Europe a commencé à perdre le sens de son destin, de ses responsabilités et de ses valeurs...en même temps que son indépendance et ses promesses de paix.

La rhétorique de la guerre froide est exploitée par l'ensemble de notre classe politique, de nos médias et de la bureaucratie de Bruxelles, créant des conséquences néfastes pour l'indépendance de l' Europe, et la construction d'un nouveau rideau de fer sur sa frontière orientale.

Dans le cadre des négociations relatives à la signature d'un accord de libre-échange UE-Ukraine, les Occidentaux, États-Unis en tête, (que font-ils là à 7000 km de Washington ?), ont obligé l'Ukraine à choisir son camp en rejetant la proposition constructive russe pour une négociation tripartite ( russe, ukraino-européenne) qui aurait permis de trouver un accord satisfaisant pour toutes les parties de facto concernées. Obligée à choisir, l' Ukraine s'est divisée et a perdu sa liberté et son statut de pays-tampon, garant de relations fluides entre l' Europe et la Russie. De cette situation découle la confrontation Europe-Russie, accentuée par les positions belliqueuses et autoritaires des États-Unis intervenant sans cesse en la matière, déséquilibrant les relations extérieures européennes et poussant l' UE dans les bras des États-Unis-OTAN.

Retour sur le devant de la scène des logiques parfaitement anachroniques de guerre froide et d'une OTAN en perte de vitesse depuis la chute du Mur, augmentation considérable des chances de signature d'un TTIP perdu d'avance dans le contexte antérieur, ouverture de pistes tous azimuts en matière de partenariat énergétique UE-US, etc..Bipolarisation du monde à l'heure du multipolaire, américanisation de l' Europe au moment où les scandales liées à la NSA étaient sur le point d'acter son désalignement, émergence d'une nouvelle idéologie "occidentaliste" contrevenant à tous les principes de globalisation tant vantés par l' Occident et peu à peu adoptés par le reste du monde, un rideau de fer tombe à nouveau sur l'Europe avec la complicité active de la plupart de nos gouvernements.

La "désaméricanisation" de l' Europe n'a pas eu lieu

Car, contrairement à ce que le "débat public" sur la crise ukrainienne semble indiquer, la vraie question n'est pas de savoir si Poutine a eu tort ou raison de récupérer la Crimée, mais comment peut-on accepter que les États-Unis s'ingèrent à un tel degré dans les affaires étrangères européennes ?

On se souvient en effet du silence des gouvernements nationaux face à la folie guerrière qui s'est emparée de Bruxelles et de nos médias en mars dernier. Aujourd'hui la situation s'est empirée : nos gouvernements ne sont plus seulement silencieux, ils participent activement à l"oeuvre de division. La France demande l'annualtion du sommet UE-Russie, les pays baltes demandent l'installation de troupes de l' OTAN sur leurs territoires. La Pologne diminue ses importations russe en gaz, la Finlande et la Suède font mine de paniquer à l'idée d'une invasion russe de leurs pays...L'intox est à son comble, désormais emmenée par de nombreux gouvernements nationaux, et toujours le silence de la part des autres...

L'appel chinois à la "désaméricanisation du monde" nous revient ainsi en mémoire. La mise en garde a été suivie d'effets dans certains pays : le grave différend diplomatique entre l' Inde et les États-Unis ou le sommet CELAC en Amérique du Sud sonne le glas de l'influence US dans ces zones stratégiques majeures. La crise des écoutes de la NSA fournissait l'occasion de se dégager des circuits d'influence américaniste présents dans les appareils de nos États, et a d'ailleurs été utilisée dans ce sens jusqu'à la crise ukrainienne.

 

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