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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
29 mai 2014

Elections européennes en France : la gifle

Les interprétations du vote français aux élections européennes seront nombreuses, voici la mienne, sans prétendre qu'elle soit préférable à d'autres.

1 Les bons scores du FN et de l'abstention pourraient laisser croire qu'une majorité de français rejettent le projet européen. En fait ils rejettent une Europe incarnée par les actuelles institutions et politiques européennes. Les français sentent bien que cette Europe n'est ni puissante, ni souveraine, ni solidaire.

Elle n'est pas puissante dans la mesure où elle refuse tout ce qui fait la puissance dans le monde actuelle:

- de grands programmes technologiques et industriels

- d'importantes ressources budgétaires au service de la recherche scientifique fondamentale et appliquée, des formations universitaires compétitives, des investissements visant spécifiquement la croissance et l'emploi pour le développement durable.

- une armée européenne modernisée et sous le  seul contrôle des gouvernements européens

Elle n'est pas autonome parce qu'elle est à la remorque :

- sur le plan économique des intérêts financiers internationaux, qui sont principalement sous le contrôle du capital américain

- sur le plan géopolitique, des stratégies militaires et diplomatiques des États-Unis. Ceux-ci ont depuis 60 ans enrôlé l' Europe pour leur servir d'avant garde dans la lutte contre la Russie et bientôt contre la Chine. Il faudrait au contraire mobiliser l' Europe dans ce grand projet qui a été nommé Euro/BRICS

Elle n'est pas solidaire parce qu'elle admet :

- que les États européens les moins riches supportent presque seuls le coût de la crise, ce qui pousse leurs citoyens dans la misère ou la délinquance.

- qu'une étroite minorité européenne d'ultra-riches et d'ultra-puissants mettent 90% des populations à leur service exclusif.

- que les services publics européens seuls susceptibles d'imposer des équipements collectifs au service de tous, soient privatisés, souvent au profit d'intérêts non européens.

2 - Or, ce que peuvent faire les électeurs européens ,notamment en France et dans les pays du Sud, pour que les institutions européennes soient modifiées, à la fois sur le plan juridique et dans la pratique quotidienne ? (il faut savoir que les fonctionnaires européens bénéficient de l'immunité judiciaire par exemple). Ceci afin qu'une Europe, puissante, autonome et solidaire, dans le sens indiqué ci-dessus, soit substituée à l' Europe actuelle.

- ils ne peuvent pas compter sur une modification des majoritées au Parlement européen, lequel est contrôlé par les États nationaux via les Conseils de Chef d'Etat et les conseils des ministres, quand ce n'est pas par des lobbies représentant tous les intérêts nationaux et internationaux voulant affaiblir et coloniser l' Europe.

- ils ne peuvent pas compter sur les majorités et les gouvernements nationaux actuellement en place pour conférer à l' Europe la puissance, la souveraineté et la solidarité que l'on attendait d'un grand ensemble tel que l' Europe. Ces gouvernements ont montré qu'ils étaient sous tutelle plus ou moins étroite, soit des intérêts financiers internationaux, soit de l' Empire américain. Cette tutelle, entre autres formes, se manifeste tous les jours davantage par l'espioonage auquel cet Empire se livre sur internet.

3 - une seule solution demeure, pour ceux qui ne se satisfont pas de la décadence européenne programmée. Il faut rejeter ce que l'on nomme dorénavant : le Système.

- ce rejet se fera inévitablement, si rien de change, sous la forme de manifestations violentes. Elles seront durement réprimées mais sans doute en sortiront-elles renforcées.

- dans l'immédiat, le rejet se manifeste sous forme démocratique, lors des élections européennes et nationales. L'abstention peut tenter certains électeurs, mais sa signification est trop floue pour qu'elle ait beaucoup de succès. Reste alors le vote des partis rejet. L'extrême-gauche n'attire pas, pour diverses raisons. Il faut donc se rabattre sur les extrêmes-droites, dont en France le FN. Les électeurs ayant fait ce choix ne partagent pas nécessairement les valeurs de ces partis. Ils veulent seulement, par un geste fort, signifier, tant à l'attention des gouvernements qu'à celle des institutions européennes, leur refus de plus en plus radical du Système.

Si les gouvernements au pouvoir en Europe, notamment en France, ne comprennent pas que, pour récupérer du crédit, ils doivent dorénavant se battre pour une Europe puissante, indépendante et solidaire, ils seront vite balayés.

Le comprendront-ils ?

On peut en douter. Alors les crises s'aggravant, un chaos durable s"installera dans la grande majorité des États européens ainsi qu'a Bruxelles. Il serait illusoire de penser que ce chaos puisse être créateur.

Jean-Paul Baquiast.

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