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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
23 mai 2014

Elections européennes, mémoire et esprit politique (1)

En guise de réponse au détestable silence de la télévision de "service public" sur l' Europe, François Hollande nous a gratifié d'un court article paru le 8 Mai : " l' Europe que je veux " .

Il est important de mettre en évidence certains points qui auront échappé à la totalité des commentateurs.

Ce message sur les élections européennes du Président, repris mot à mot par le Premier Ministre le soir au JT de TF1, est volontairement trop tardif. C'est une évidence institutionnelle de l'escamotage du débat politique sur le France et en France, sur l' Europe et en Europe et par extension : sur l' Occident et en Occident.

Le Président fait appel à notre mémoire et à notre volonté politique. Ce sont les deux marches que l'on va utiliser dans la perspective historique. Savoir pour qui et pour quoi voter le 25 mai pour les élections européennes est la question qui tue, comme les massacres en Ukraine en sont le terrible rappel.C'est pourquoi 60% des Français (un record) se disent intéressés par ces élections. Mais si 59% refusent toute sortie de l'euro, c'est la confusion qui règne dans les esprits, même chez les leaders de la société civile.

C'est à l'éclaicissement de ces deux questions : pour quoi ? pour qui ? que cet article veut contribuer. Il s'agit de mettre les mots sur notre plus grand mal actuel : le vide politique dans les pays européens, entrelacé au vide stratégique.

De quoi le 8 mai est-il le souvenir ?

Si cette "victoire fut celle de la liberté", qu'en reste t'il aujourd'hui ? Comment expliquer que cette "liberté" puisse justifier dans la bouche de nos représentants les actes atroces commis en Ukraine, consentis sinon soutenus aujourd'hui tout en étant rejetés par les mêmes quand il s'agit de parler de la Shoah ?

Une seule explication est possible : cette liberté n'en est plus une, depuis la fin de la parenthèse gaulliste, la France a subi l'érosion de son indépendance. Chaque européen doit se poser cette question vis-à-vis de l'histoire de son pays depuis la deuxième guerre mondiale. Le 8 mai n'a décidément pas "conjuré l'un des grands dangers qui aient jamais menacé l'humanité".

Si dans l'esprit de notre président, ce danger s'appelle fascisme, alors il faut rappeler les actes caractérisant la super-puissance états-unienne : la proximité et le soutien depuis les années 1930 des mouvements nazis ou groupes para-fascistes dans de très nombreux pays et dernièrement en Ukraine.

Citons en particulier l'Opération PaperClip de récupération des nazis allemands dans l'appareil militaro-industriel à la fin de la guerre mondiale, ainsi que les réseaux d'insurection " Gladio" dans toute l' Europe - la tuerie en 2011 d' Anders Behring Breivik près d'Oslo en Norvège- et le dernier coup d'Etat en Ukraine , nous rappelant que ces réseaux dormants existent encore bel et bien de nos jours dans nos pays européens.

Rappelons aussi que " l' État profond" des États-Unis, État policier, n'a pas d'alliés : il n'a que des serviteurs qu'ils espionnent en masse jusqu'au plus haut niveau des États, sans que nos leaders politiques n'en frémissent. Belle liberté que nous avons gagnée en vérité !

Non, à la différence d'Hitler le fascisme et le néo-nazisme ne sont pas morts, pour une raison historique restée oubliée trop longtemps : dès le départ, le développement de ces idéologies réactionnaires a été soutenu financièrement par des grands banquiers et magnats de l'industrie, qui ont aussi usé de  leur inflence dans les médias pour créer un système de confrontation avec le courant politique marxiste lequel connaissait une expansion mondiale. Cette manoeuvre politique sans précédent à cette échelle planétaire repose sur un principe d'escamotage analysé dès 1932. en voci le résumé :

Dans chaque pays, le nouveau système politique doit créer un équilibre par la confrontation entre les dialectiques marxistes et fascistes. Placées aux extrèmes de l'échiquier politique, la progression de cette confrontation vise à vider de centre politique, et à entretenir une l'illusion.

Prenons une image : l'ensemble formé par deux lourdes barres en métal visées dans un petit morceau de bois en étant diamétralement opposées peut tenir en équilibre. L'équilibre des forces reste le même si le poids de chaque barre est concentré à son extrémité : c'est le centre qui est vidé.

Cet ensemble peut maintenant être mis en équilibre sur la pointe d'une aiguille, placée sous le centre du morceau de bois. Ainsi l'ensemble peut se mettre à tourner autour de l'aiguille. Ce mobile décrit précisément le système politique occidental depuis le XXème siècle : alors que toute la sphère politique est obnibulée par la confrontation avec l'autre extrême, personne ne se rend compte que tout tourne en fait autour de la petite aiguille, en dessous, là où se trouvent les artisans de cette "politique profonde".

Ce sont eux qui peuvent par leur action facilement déterminer l'orientation de l'équilibre politique visible. Et le vrai débat politique, celui qui organiserait la confrontation dialectique avec ceux qui ont le vrai pouvoir, reste complètement escamoté, invisible de tous pendant des décennies. Comment les électeurs pourraient-ils maintenant s'étonner que le parti soi-disant dominant, qu'il soit de droite ou de gauche ne change rien à la situation ? 

Pour conclure : la seule dialectique politique efficace à notre époque ne doit pas être droite contre gauche, mais d'abord citoyens et société civile contre "artisans de l' État profond". Parce qu'avant le choix politique d'orientation, il faut "regagner notre liberté".

Dans ce système d'influence invisible, on comprend mieux pourquoi les chaînes de télévision ont voté Front national pour l'élection européenne, et pourquoi le gouvernement est si timide dans cette campagne où "il s'agit, ni plus ni moins, de décider du sort de notre continent, de son rôle dans le monde, du modèle de société que nous voulons promouvoir.

Beaucoup d'influence a été utilisée pour que le Front National obtienne le plus haut score possible dans cette élection.

 

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