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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
12 mai 2014

Frontière de l' UE, fin du mythe de l'élargissement éternel !

De LEAP/2020  (Juin 2006)

Turquie-Ukraine, les pays qui n'intègreront pas l' UE; Balkans, le dernier élargissement des 20 prochaines années; Russie, le clé du problème UE-Turquie écrivait LEAP/2020  en Juin 2006

Les difficultés croissantes que rencontrent le processus d'adhésion de la Turquie à l' Union européenne contrastent avec la mise en place progressive d'une accession "par morceaux" de l'ex-Yougoslavie ( la Slovénie est déjà membre et la Croatie entame son processus d'adhésion tandis que se multiplient les propositions pour intégrer les autres pays balkaniques).

Ce contraste est d'ailleurs d'autant plus saisissant si l'on compare l'évolution des opinions publiques en ce qui concerne l'UE dans les différents pays concernés. En Turquie, l'image de l' UE et de la perspective d'adhésion se détériorent régulièrement depuis la fin 2004 (date symbolique  du "feu vert" européen aux négociations) ; alors que dans les pays de l'ex-Yougoslavie on constate l'évolution inverse.

Pour les opinions publiques européennes, sur fond de "ras-le-bol" d'un élargissement sans fin ( dans la quasi-totalité des États-membres, la question de l'adhésion turque a quitté le domaine des "sondages" pour entrer dans les décisions d'intention de vote national ). Dorénavant, parmi les questions qui détermineront le vote national d'un grand nombre d'électeurs se trouve la question de l'adhésion de la Turquie et pour la grande majorité d'entre eux, une seule réponse susceptible d'emporter le vote, à savoir l'opposition à l'accession.

Ainsi on constate une évolution essentielle qui peut expliquer ces évolutions divergentes : les citoyens européens rejettent désormais deux éléments bien particuliers de l'élargissement, à savoir d'une part les "gros" élargissements qui impliquent des pays à forte population pouvant remettre en cause les grands équilibres internes de l' UE, et d'autre part, les élargissements qui ne "finalisent" pas la construction européenne mais qui au contraire la projettent toujours plus loin dans une identité et des limites incertaines.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant de constater une forte et croissante opposition populaire à l'adhésion de la Turquie ou de l' Ukraine ( qui n'a même pas de statut de candidat), alors que l'adhésion des Balkans, sans soulever d'enthousiasme, ne suscite pas d'oppositions marquées. En effet, l'accession de la Turquie ou de l' Ukraine à l' UE entraînerait une redéfinition fondamentale de l'identité de l' UE et de ses limites. (Ceci est écrit en 2006..!)

Les populations dans les Balkans sont très faibles proportionnellement à celles de l' UE. Alors que Turquie et Ukraine impliqueraient des bouleversements démographiques dans l' UE.

La seule force politique interne dans l' UE se trouve du côté des opinions publiques, puisque les institutions sont en panne durable de légitimité, de compétence opérationnelle et de vision d'avenir, l'évolution des relations de l' UE avec la Turquie et l'Ukraine d'une part, et les pays balkaniques d'autre part, est donc aisément anticipable et n'a que très peu de choses à voir avec l'agenda "officiel de l' UE". Les élargissements à venir sont en effet tout autant hors de portée des décisions des institutions que ne l'est l'aavenir du projet de constitution de l' UE.

(La divergence s'est grandement accentuée entre les citoyens et les "officiels" depuis 2006).

Ni la Turquie, ni l' Ukraine n'adhéreront à l' UE dans les vingt années à venir; en revanche, dans le même temps, voire même dans le temps d'une décennie, l'ensemble des Balkans sera intégré à l' UE.

Pour éviter une impasse dangereuse, (les prochaines élections européennes , à travers toute l' UE, sanctionneront les partis politiques favorables aux "grands élargissements orientaux"), l'UE sera obligée de proposer à la Turquie un "partenariat stratégique" en signifiant clairement que c'est l'alternative imposée à un processus d'adhésion ne menant nulle part sinon à la montée de sentiments anti-turcs dans l' UE, et anti-européens en Turquie.

Les événements d'Ukraine, remettent en cause le "partenariat stratégique" entre l'UE et la Russie, la stratégie de la Russie n'est pas d'intervenir militairement mais d'attendre que l' Ukraine s'écroule économiquement. Chaque jour qui passe est une prise de conscience supplémentaire pour la junte ukrainienne de la dépendance de son économie nationale envers la Russie. Les puissances européennes, aveuglées par l'UE sont elles aussi en train de comprendre l'interdépendance de leurs économies.

En chassant l' OTAN de Crimée, La Russie aurait-elle offert à l' Europe sa première victoire et un premier pas vers sa libération ?

 

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