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Santé économique et financière dans les pays occidentaux
9 mars 2014

Crise systémique globale, explosion sociale à l'échelle planétaire

Un choc de type Lehman en 2008, départ symbolique de l'incendie et surtout prise de conscience généralisée de la situation, n'a pas encore eu lieu. Ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle car avec le temps la situation ne cesse de s'aggraver et ce n'est plus un choc auqule il faut se préparer mais une déflagration dévastatrice.

La période actuelle est si troublée que n'importe quelle goutte d'eau fait déborder le vase. Ou en d'autres termes : le château de cartes est si fragile que toute secousse provoque son effondrement; il est donc essentiel de se préparer dès maintenant à la crise numéro 2 qui peut arriver de jour au lendemain au début 2014. Un des événements qui avait permis d'identifier la période mars-juin 2013 comme la rechute avait été le plafond de la dette US censé être atteint en mai, or celui-ci a été miraculeusement repoussé d'un an grâce à une réévaluation des avoirs immobiliers de Fannie Mae par la nouvelle bulle immobilière créée par la FED et dont l'éclatement viendra amplifier la rechute. (Mais les échéances ne sont jamais que repoussées, en aucun cas réglées). Le manque d'imagination et l'incapacité du "monde-d'avant" à concevoir une sortie de crise par le haut (en devenant un acteur volontaire de la réforme de la gouvernance mondiale est affligeant).

Toutes les régions du monde ne seront pas touchées de la même manière mais toute souffriront.

- impacts sociaux :La dégradation économique fera exploser le chômage, des émeutes risquent de se multiplier partout.

- crise politique : les gouvernements des pays les plus touchés sont sur la sellette pour leur gestion de la crise, des démissions forcées et des élections anticipées sont à prévoir, si ce n'est de coup d' Etat.

- gestion internationale  de la crise : Euroland et BRICS imposent ensemble un nouveau système monétaire international et posent les bases d'une nouvelle gouvernance mondiale.

2015 : les régions les moins touchées sont sorties définitivement de la crise;

2018 : il faudra 5 ans aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon pour purger la crise, avec au final un niveau de vie fortement réduit et une perte considérable d'influence globale (résultant de leur refus de participer à la refonte de la gouvernance mondiale sur de nouvelles bases ).

Etant au centre du problème, les États-Unis seront évidemment touchés de plein fouet ainsi que leur zone d'influence directe ( Royaume-Uni et Japon principalement) . Pour l'Euroland, qui a déjà largement entamé le processus de transformation nécessaire, l'assainissement de son économie et le renforcement de sa gouvernance ( l'exemple le plus récent étant la volonté de Hollande et Merkel de mettre en place un gouvernement de la zone euro), et qui a déjà souffert pour cette raison, sera moins touché par cette seconde crise que d'autres pays/régions; mais la crise politique que la zone euro traverse fragilise cette région sur le plan social.

Les pays émergents seront fortement impactés par le ralentissement mondial mais ils ont commencé à diversifier leur économie, notamment en la tournant vers la consommation intérieure, et pourront de ce fait surmonter plus rapidement la crise.

Quoiqu'il en soit, l'hyperconsommation occidentale qu'on a connue ces vingt dernières années est terminée puisque le niveau de vie artificiellement élevé de cette partie du monde va se réduire.Le mouvement sera particulièrement net aux États-Unis quand le dollar, perdant son rôle central unique, baissera pour refléter la vraie valeur de l' économie US de l'ordre de 20% inférieure à ce que les chiffres actuels laissent croire, à cause notamment de l'immense quantité d'actifs fantômes.

Devant l'inéductabilité d'une baisse de niveau de vie occidental, il faut se poser la question des fondamentaux sociétaux à préserver pour éviter des effondrements purs et simples de nos modèles (ou de ce qu'il en reste). une population peut tolérer un pouvoir d'achat moins important si elle jouit par ailleurs de services publics de qualité (éducation, filet social, infrastructures en particulier) nécessitant des prélèvements fiscaux efficaces et justes (le mouvement actuel de resserrement fiscal va donc dans le bon sens ). En Europe, ce sont ainsi les caractéristiques à conserver et à renforcer, c'est-à-dire tout le contraire de la décision ahurissante du gouvernement grec de couper du jour au lendemain la télévision publique.

Face à la configuration à venir, les principaux acteurs financiers privés (banques, hedge funds,etc) sont actuellement dans le mode "sauve-qui-peut" ou plutôt "Goldman et les autres d'abord" , et essaient de revendre leurs produits à des investisseurs crédules avant qu'ils ne perdent leur valeur. Ce sont des signaux qui ne trompent pas sur l'imminence du choc. Goldman Sachs qui recommande de vendre les bons du Trésor américain, les bourses qui chutent lourdement certains jours, tout cela reflète la retraite en catimini des acteurs importants du marché.

Afin de ne pas être isolé, les États-Unis essaient de conserver l' Europe dans leur giron avec la négociation de l'accord de libre-échange transatlantique, qui permettra d'exporter du gaz de schiste américain vers l' Europe et ainsi d'entraver le lien historique avec la Russie en tant que fournisseur de gaz. Mais outre le fait que cet accord n'aboutira à rien ou a une coquille vide, le divorce Europe- États-Unis, emmené en particulier par l' Allemagne se consomme dans la foulée d'une impressionnante série "d'affaires", que ce soit Big Brother ou des affaires de moeurs au sein de la diplomatie US.

La Chine qui a été l'un des principaux pays à maintenir les États-Unis sous perfusion en achetant ses bons du Trésor, le temps d'avancer sa mutation hors du dollar et de moins en moins dépendre des exportations, a réduit considérablement son exposition au problème mondial numéro 1, le dollar, en multipliant les accords de swap, minant ainsi progressivement la base du dollar. Sur le plan commercial elle a de fait préparé le terrain à un panier de monnaies locales en abandonnant le pilier dollar. Les cinq années écoulées lui ont permis de mieux se préparer, y compris en se rendant indispensable en Asie et en conservant un confortable matelas de réserves, même si la bulle des émergents ne l'a pas épargnée.

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